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Couverture médiatique des migrants : Des journalistes mauritaniens à l’école des bonnes pratiques

Un article de Initiatives News

Depuis près d’une décennie, le phénomène migratoire a pris une ampleur sans précédent notamment en Afrique. Les conditions du voyage vers l’eldorado européen sont le plus souvent inouïes avec une traversée suicidaire des étendues maritimes de l’Atlantique, de la méditerranée, du Sahara…

Le phénomène suscite un grand intérêt médiatique mais avec une couverture le plus souvent biaisée et sensationnelle.

De ce fait, les professionnels de la presse ont plus que jamais besoin d’un rappel à l’ordre et de la nécessité de respecter autant que faire se peut les principes d’une bonne couverture médiatique.

C’est dans ce cadre que l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) et l’association Carta Di Roma en partenariat avec la Fédération Européenne des Journalistes (FEJ) et l’association EverydayAfrica ont organisé un atelier de formation sur ‘’la couverture médiatique des migrants’’ du 24 au 26 mai à Nouakchott au profit de 30 journalistes mauritaniens issus des différents médias.

Ouvrant les travaux de ce séminaire, M.Nicolas Hochan représentant de l’OIM Mauritanie après son mot de bienvenue, a présenté ce projet de formation comme : « visant à renforcer les activités de sensibilisation et de communication destinées aux migrants. »

Pour sa part, M. Flavio Di Giacomo formateur et porte-parole de l’OIM Italie, a accentué sa présentation sur l’utilisation abusif des chiffres, notant que : « s’il faudrait parler de chiffres, il faut éviter la dramatisation en remettant ces chiffres dans leurs contextes pour ne pas donner une fausse impression.»

Abondant dans le même sens, Paola Barrera formatrice et coordinatrice de l’association Carta Di Roma ajoute par ailleurs qu’ : « il ne faut pas utiliser un langage agressif, alarmant et discriminant. »  Elle insistera durant les 3 jours de formation sur l’importance de respecter le code déontologique et une terminologie juste.

La journaliste Ricci Shryock de Everyday Africa a quant à elle axé son intervention sur « la nécessité d’être prudent quant à l’usage des photos et l’interprétation qui peux en découler. »

Ainsi, l’objectif principal de la formation est d’accroître les connaissances des journalistes sur les questions migratoires ; un objectif qui semble atteint comme en témoignage Houleye Kane qui note que : « Cette formation sur la migration nous a permis d’avoir certains outils sur les traitements des questions de la migration, de connaître les terminologies liées à la migration, de mieux comprendre et traiter les questions liées à la migration. »

Même son de cloche du journalisme de Kassataya, Diallo Saidou  qui soutient que : « La formation a permis de faire des échanges d’expériences et de permettre pour certains d’entre nous de corriger les erreurs pour éviter les mauvaises pratiques, la stigmatisation et les stéréotypes. »

Comme on a déjà eu à le souligner, l’Afrique, avec sa population jeune et très mobile est confrontée à une forte migration intracontinentale. Ainsi il revient aux journalistes qui la racontent d’en connaitre les causes, les enjeux et les conséquences pour éclairer le public en dehors de tout sensationnalisme et loin des clichés.

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